Wednesday, January 09, 2008

Le "geste" des FARC confirme les relations étroites entre Hugo Chavez et les rebelles, qui disposent de centaines de camps de repli au Venezuela

In a Le Monde article, the former head of the AFP in Colombia and Venezuela, Jacques Thomet, comes clean.
En Colombie, Ingrid [Betancourt] n'a jamais été que l'un des 3 000 Colombiens aux mains des rebelles, et nul n'ignore qu'elle s'était jetée dans la gueule du loup en refusant d'obéir aux objurgations des services secrets de son pays qui l'avaient incitée, en vain, à ne pas poursuivre son chemin vers le repaire de la guérilla le 23 février 2002 (je garde par-devers moi un document secret qui le prouve). L'intervention publique de Jacques Chirac en sa faveur, sous la pression de Dominique de Villepin, a réussi à déformer la vision des médias français sur la tragédie colombienne. La scène y a longtemps opposé un méchant, Alvaro Uribe, à une guérilla "romantique" méprisée par le chef de l'Etat. Dans cette intrigue répétée sans relâche par la famille Betancourt, le président colombien endossait le rôle d'accusé.
Par ailleurs, le
"geste" des FARC [la promesse de libérer de trois otages] confirme les relations étroites entre Hugo Chavez et les rebelles, qui disposent de centaines de camps de repli au Venezuela sur les 2 300 km de frontière commune entre les deux pays.

Un véritable cirque médiatique est alors monté par le président vénézuélien, avec la complicité d'une sénatrice colombienne d'extrême gauche, Piedad Cordoba, [mais la] désillusion est totale … La fourberie des FARC a renforcé Alvaro Uribe, déstabilisé Hugo Chavez - muet depuis ces révélations - et, hélas, ridiculisé tous les pays qui avaient oublié d'imiter Ulysse en ne se faisant pas attacher au mât pour échapper à l'appel de sirènes encore plus dangereuses que dans la mythologie : la sanglante guérilla colombienne.

Update: Marie Delcas has an in-depth article about the FARC guerillas. Needless to say, the "good" guerillas, true believers they, are contrasted with the evil mercenary rightists who double as… drug addicts.
[Un ancien combattant] ne regrette ni ses années de guérilla ni sa décision de déserter. Mais il déteste qu'on le mette dans le même sac que les "paramilitaires démobilisés", ces membres des milices d'extrême droite qui ont abandonné la lutte armée dans le cadre d'un programme gouvernemental – "Des mercenaires qui ont fait la guerre pour du fric et qui se droguent. Nous, on y croyait à la révolution."
What's more, avant-garde lucid people will understand that, in the final analysis, there ain't much to fear from Manuel Marulanda's guerillas, those poor "sons of farmers":
Les combattants ne combattent guère. Ils se lèvent à 4 h 30 du matin. La journée passe entre exercices physiques, organisation de la garde, le bain dans le cours d'eau le plus proche, les corvées, l'instruction militaire ou les cours de marxisme. Les repas sont faits de riz, de lentilles et de haricots rouges. A 19 heures, tout le monde dort, hormis la garde.
And in the field, at least, they were respected, while in (capitalist) society, they are nothing.
"Mais dans le maquis on était respecté, dans la vie civile on n'est rien", résume Atahualpa.
Only at the very end do we get a couple of paragraphs about the drug trafficking that nourishes the movement. The very last sentence (La guerre n'est pas gagnée, mais les FARC ont depuis longtemps perdu) again suggests pity for the movement, suggesting in turn that the anyone who opposes it (the army, the rightists, the Americans, i.e., all the usual scoundrels) are unfair and blinded to continue to use violence on them.

Six weeks later, Marie Delcas is still at it, with more articles on 60 years of guerilla warfare and describing (i.e., accusing) the conservative government (of the 1940s) alone of "repression without mercy", the (today's) government's war on the guerillas as "without mercy", a government response to a attack by the principled guerillas (the "FARCs remain anchored in the misery of the rural world") as "the pretext for a brutal intervention", and the country's "social injustice" as "screaming out", as well as voicing her consternation at the continuing "popularity of President Alvaro Uribe".

Update 2: Laurent Artur du Plessis adds:
Cette libération a fait le jeu d’Hugo Chavez et des FARC. Le président vénézuélien a été à l’origine de cette opération, menée en collaboration avec Bogota et le Comité international de la Croix Rouge (CICR) dans la jungle colombienne. Il en a aussitôt entrepris l’exploitation politique, demandant le retrait des FARC – et de l’ELN (Armée de libération nationale – guévariste) – de la liste des groupes terroristes dans laquelle les États-Unis et l’Europe les ont insérées en 2005.

…En outre, la guérilla n’a guère envie de se départir d’Ingrid Betancourt : sans elle, elle retournera à l’oubli. Chavez, dont le projet de réforme constitutionnelle a été rejeté par 51 % des électeurs le 2 décembre dernier, utilise la libération des otages pour faire oublier ses échecs de politique intérieure.
Meanwhile, Nicolas Joxe strikes back at Jacques Thomet with multiple references to paramilitary rightists to which article Pablo Paisa replies (emphasis mine):
Joxe a raison d'évoquer le problème des paramilitaires mais il omet, ou nie, l'essentiel: Alvaro Uribe, avec le soutien de la vaste majorité des Colombiens, refuse toute concession politique aussi bien aux paramilitaires qu'aux FARC. S'il devait changer cette position, en réponse aux hallucinations de Chavez (improbable) ou à toute pression française, le résultat serait une tragédie pour la Colombie... et le courage de tous les otages n'aurait servi à rien.
And Denis L summarizes Joxe's piece (the Arte "documentary" director seems to be related to former interior/defense minister Pierre Joxe) as follows:
Des rumeurs (une vieille fiche de l'espionnage US, citée par un antiaméricain obsessionnel comme N. Joxe, c'est savoureux), des amalgames, la culpabilité par association familiale (un genre particulièrement nauséabond, qui m'autorise à faire observer que chez les Joxe, l'américanophobie frise la tare). Les faits: la Justice arrête des alliés de M. Uribe: quel meilleur brevet d'Etat de droit? Courage, M.Uribe (trop blanc et anticommuniste pour nos Médias), ne cédez rien aux preneurs d'otages!
Update 3: Following Joxe's article, Colombia's ambassador to Paris, Fernando Cepeda Ulloa, weighs in:
Alvaro Uribe, dans président de la Colombie depuis le 7 août 2002, un criminel ? Un politicien ayant des liens avec le "paramilitarisme" et les mafias ? Quelle ironie ! Quelle injustice et quelle incroyable et inadmissible déformation de la vérité !

Le président Uribe a été lui-même victime d'actes criminels. Son père fut assassiné par les FARC. Son frère, blessé par les FARC. Et lui-même a été la cible de plusieurs attentats auxquels il a échappé par miracle.

Le président Uribe a extradé vers les Etats-Unis plus de 700 criminels, qui, eux, oui, avaient des liens avec les mafias. Et parmi eux, deux membres des FARC qui sont jugés en ce moment dans ce pays pour trafic de drogue.

Le président Uribe a traqué sans répit les "paramilitaires". Pour la première fois, le gouvernement colombien a abattu au combat plus de 1 500 membres des groupes "paramilitaires", du jamais-vu dans les administrations précédentes.

Grâce au processus de paix et à la loi "justice et paix", 31 671 membres des groupes "paramilitaires" d'extrême droite et plus de 10 000 membres des guérillas ont à présent posé les armes et se sont réintégrés dans la société (...). Grâce au soutien du gouvernement, la Cour suprême de justice a reçu tous les moyens techniques et économiques afin de mener les enquêtes et collecter les preuves suffisantes pour émettre des mandats d'arrestation visant les hommes politiques liés aux groupes "paramilitaires".

Les crimes attribués aux membres du Congrès actuellement détenus ont été commis avant l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement.

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